Résumé
"A" comme Arletty et comme amitié. C'est elle qui m'a incité à écrire mon premier livre, consacré à notre ami commun Louis-Ferdinand Céline. Séduit par l'écriture j'ai enchaîné avec des chroniques, des souvenirs et des portraits de personnages qui étaient de vieux amis comme Chaval ou qui l'étaient devenus comme Le Pen ou Jouhandeau. Pour le livre sur Arletty c'est autant que l'amitié, l'admiration, l'estime et le respect qui en sont les ressorts. Depuis l'année 1932, quand je l'ai vue pour la première fois dans le film "Un chien qui rapporte", j'ai su qu'il existait en elle, au-delà de la frivolité de ses rôles, un foyer de rigueur et de sensibilité hautaine, entretenu par une passion exclusive du travail bien fait. Dès le premier regard apparaissait l'indestructible union de l'aristocratie et de la dignité populaire. Ses quinze années de revue parisienne avec le grand RIP ont protégé l'éclosion de quelques "sublimes". A travers l'ironie et la poésie de Jeanson, Prévert et Tenessee Williams, elle a fait voir des personnages émouvants et complexes. La petite du boulevard est devenue Blanche Dubois, Dominique et Garance, en droite ligne de ce qui fut son enfance, l'Auvergne, Courbevoie, le monde du travail, de la noblesse populaire et de l'amitié de ces "oncles-prêtres" et de ce peuple de France qui a toujours été dans son coeur. (Pierre Monnier)