🎧 "La cassette audio fait son come-back : faut-il y croire ?"
- Vinyles & Vintage
- il y a 16 heures
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La cassette audio, symbole d’une époque
Avant les playlists, il y avait la mixtape. Pas celle de Spotify, mais celle que l’on enregistrait avec soin sur une cassette audio, souvent pour un(e) amoureux(se) ou pour garder ses morceaux préférés à portée de main.
Inventée dans les années 60 par Philips, la K7 audio a connu son apogée dans les années 80 et 90. Elle était partout : dans les voitures, les chambres d’ados, les baladeurs.
Plus qu’un simple support audio, elle représentait une liberté nouvelle : pouvoir créer sa propre sélection musicale, enregistrer la radio, copier des albums.
Un geste devenu culte, au point de faire partie de la mémoire affective collective de toute une génération.

Une disparition logique… mais regrettée
La fin des années 90 sonne le glas de la K7. Le CD, plus pratique, et surtout le MP3 et les plateformes de streaming, enterrent ce petit rectangle de plastique. L’image de la cassette devient ringarde. On la range dans les tiroirs avec les VHS, les Tamagotchi et les cabines téléphoniques.
Mais malgré ses défauts (qualité sonore limitée, rubans qui s’emmêlent, usure rapide), la cassette gardait un charme particulier. Une forme de fragilité qui la rendait presque humaine. On ne pleure pas la disparition d’un format, on pleure celle d’un rapport à la musique.
Le retour surprise de la K7 dans les années 2020
Et puis, contre toute attente… la cassette revient.
Depuis quelques années, les ventes de K7 repartent à la hausse, notamment au Royaume-Uni, aux États-Unis et même en France.
En 2023, plus de 200 000 cassettes ont été vendues au Royaume-Uni, un chiffre encore marginal mais en forte croissance.
Des artistes majeurs s’y mettent : Billie Eilish, Dua Lipa, The Weeknd, mais aussi des groupes indé comme Tame Impala ou King Gizzard & The Lizard Wizard.
Des labels underground, à l’image de Burger Records ou Bandcamp Tapes, remettent la cassette au cœur de leur esthétique.
Ce n’est plus un simple clin d’œil rétro, c’est un vrai outil d’expression pour une nouvelle génération de musiciens.
Pourquoi la K7 plaît à nouveau ?
La cassette n’a pas changé. C’est nous qui avons changé de regard.
💡 Un objet tangible : dans un monde ultra-numérisé, la K7 est un objet qu’on tient, qu’on manipule, qu’on range dans une boîte. Elle a une valeur sentimentale.🎧 Un son imparfait mais chaleureux : là où le numérique compresse, la K7 respire. Le son est moins net, mais il a du grain, de la personnalité.
🌀 L’art de l’écoute lente : impossible de zapper comme sur Spotify. La K7 oblige à écouter l’album dans son ensemble. Une expérience plus immersive, plus respectueuse du travail artistique.🎨 Le retour du DIY : la cassette est facile à produire en petite quantité. Idéale pour les groupes indépendants ou les labels qui veulent un support original, personnalisé, souvent fait main.
Sur TikTok ou Instagram, la cassette devient même un accessoire esthétique, un marqueur générationnel alternatif. Elle incarne une rebellion douce contre la dématérialisation.

Retour durable ou simple effet de mode ?
Mais faut-il vraiment y croire ? La cassette audio peut-elle concurrencer le vinyle, voire les plateformes de streaming ?
✅ Ses atouts : production à faible coût, forte identité, dimension artistique et sentimentale, facilité de duplication maison.
❌ Ses limites : qualité audio en deçà du vinyle, fragilité du support, reproductibilité complexe à grande échelle, rareté des lecteurs modernes.
La K7 suit une trajectoire proche de celle du vinyle, revenu de loin pour reconquérir les audiophiles. Mais là où le vinyle attire aussi les puristes du son, la cassette séduit par son approche plus intime et artisanale.
Elle ne remplacera pas les supports actuels, mais elle s’installe durablement comme format alternatif, de niche, respecté et désiré.
Conclusion : la K7 n’a pas dit son dernier mot
Non, la cassette ne redeviendra pas le support numéro un de la musique. Mais elle a trouvé une place inattendue dans un monde où tout va trop vite.
Elle revient par les marges, portée par des artistes et des fans qui cherchent autre chose : du sens, de la matière, du temps. Une autre façon d’écouter, de ressentir et de partager la musique.
Alors, faut-il y croire ?
Oui, mais pour ce qu’elle est : un symbole fort d’un lien retrouvé avec la musique, un pont entre passé et présent, entre analogique et émotionnel.
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