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Zaho de Sagazan : la nouvelle vague électro-chanson française

Zaho de Sagazan, l’émergence d’une voix singulière

Dans le paysage musical français, certaines artistes apparaissent comme des météores. Elles surgissent avec une intensité rare, une proposition artistique forte, et un univers déjà pleinement formé. Zaho de Sagazan fait partie de ces révélations qui n’attendent pas que le public les découvre : elles s’imposent, par la justesse, la sincérité et la puissance émotionnelle.

Née en 1999 à Saint-Nazaire, Zaho grandit dans une famille d’artistes. Son père, le plasticien Olivier de Sagazan, n’a cessé de travailler sur la transformation du corps, l’expression brute, l’exploration de l’âme humaine. Zaho, de son côté, observe, expérimente et absorbe. Elle développe un rapport instinctif à la musique, apprend le piano seule, chante sans codes imposés, forgeant une personnalité à la fois sensible et déterminée.

Les premières scènes arrivent assez tôt. Zaho y teste son univers : une voix grave, presque caverneuse, qui détonne avec son jeune âge. Un phrasé lent, habité, qui attire immédiatement l’attention. Les festivals régionaux la remarquent, puis les médias, fascinés par cette artiste qui semble déjà tout dire sans effort.

Son timbre singulier, son écriture incisive et un charisme presque magnétique lui permettent d’enchaîner les dates. Puis arrive l’explosion : la sortie de La Symphonie des éclairs, son premier album, qui la propulse instantanément au rang de révélation nationale.

Zaho de Sagazan, l’émergence d’une voix singulière | Vinyles & Vintage
Zaho de Sagazan, l’émergence d’une voix singulière

La fusion entre électro et chanson : un style inclassable

Zaho de Sagazan n’aime pas les étiquettes. Et c’est tant mieux : son univers n’en demande aucune. Sa musique est un carrefour. Un lieu de rencontre inattendu entre la chanson française, l’électro froide, les sonorités industrielles, et une poésie qui touche au viscéral.


L’héritage de la grande chanson française

Ses influences revendiquées sont de celles que l’on respecte. Jacques Brel, Barbara, Arno. Des artistes qui ne trichent pas, qui chantent la fiction pour mieux dire la vérité. On retrouve chez Zaho la même intensité : une parole nue, une écriture sans détour, où chaque mot semble venir d’un endroit précis de la poitrine.

Elle adopte un style parlé-chanté, dans la continuité de cette tradition francophone. Son articulation nette, sa diction précise, rappellent parfois l’urgence de Brel. Sa gravité émotionnelle évoque Barbara. Sa rugosité dans certains titres pourrait faire penser à Arno. Mais jamais Zaho n’imite. Elle réinvente.


L’apport des textures électroniques

L’autre partie de son ADN est résolument moderne. Machines, synthétiseurs modulaires, lignes basses hypnotiques, nappes sombres qui montent comme des vagues. L’électro est omniprésente, mais jamais décorative. Elle sert le propos, amplifie les émotions, structure les montées et les chutes.

La production sonore donne une ampleur unique à sa voix. Les arrangements, signés avec minutie, laissent de la place au silence comme aux explosions. La musique de Zaho respire : elle sait être minimaliste, puis se déployer comme une tempête intérieure.


Une voix qui ne ressemble à aucune autre

Grave, profonde, presque murmurée. Zaho possède une voix qui surprend, qui tranche, qui marque. Elle ose les imperfections, les cassures, les respirations larges. Cette voix n’est pas lisse : elle vit. Et elle parle, autant qu’elle chante.

Sa force réside dans cette capacité à transmettre sans surjouer, à chanter la fragilité avec une lucidité désarmante.

Zaho de Sagazan : La symphonie des éclairs | Vinyles & Vintage
Zaho de Sagazan : La symphonie des éclairs

L’album La Symphonie des éclairs : la maturité précoce

Dès sa sortie, La Symphonie des éclairs fait l’effet d’une révélation. Un album cohérent, profond, traversé de fulgurances poétiques et de moments suspendus. Pour un premier opus, la maîtrise artistique impressionne.


Une écriture introspective et universelle

Zaho écrit sur ce qui la traverse. La solitude, l’amour, le manque, l’émotion brute, les questions sans réponse. Ses textes sont empreints d’une lucidité parfois douloureuse :

“On dit que ça va passer, mais moi je sens que ça reste.”

Cette transparence, cette absence de masque, est l’un des points forts de l’album.

Zaho parle d’elle, mais elle parle aussi pour nous.


Une production sonore ambitieuse

Les sonorités électroniques, signées avec finesse, soutiennent l’ensemble. Les synthés analogiques côtoient des basses lourdes, les rythmes minimalistes créent des respirations. Chaque titre fonctionne comme une pièce d’un puzzle émotionnel.

L’esthétique électro-chanson atteint ici un équilibre rare : suffisamment moderne pour séduire les amateurs d’électro, suffisamment incarnée pour toucher les amoureux de la chanson française.


Les titres phares

  • La Symphonie des éclairs : une montée progressive vers un déferlement émotionnel.

  • Tristesse : un morceau hypnotique, aux accents quasi industriels.

  • Mon inconnu : une ballade sombre portée par des arrangements subtils.

L’album est un tout, sans remplissage. Une rareté.


Sur scène : une expérience hypnotique et incarnée

Zaho est une performeuse. Sur scène, elle se transforme. Le public parle souvent d’une présence “magnétique”, d’une énergie presque physique. Son corps accompagne les machines, ses gestes deviennent des ponctuations, sa voix se charge d’électricité.

Les concerts sont pensés comme des voyages : jeux de lumières froides, atmosphères industrielles, transitions ciselées. Zaho ne se contente pas de chanter ses chansons : elle les incarne. Elle les fait traverser la salle.

La mise en scène joue un rôle majeur. Le public se retrouve plongé dans un univers électro-émotionnel, à mi-chemin entre la performance théâtrale et le set électronique. Une expérience totale.

Zaho de Sagazan : La symphonie des éclairs | Vinyles & Vintage
Zaho de Sagazan : La symphonie des éclairs

Héritage et influence : la relève de la chanson d’émotion

Zaho de Sagazan est jeune, mais elle a déjà déplacé les lignes. Avec La Symphonie des éclairs, elle contribue à une nouvelle vague : celle d’une chanson française qui ose la modernité, la profondeur et l’expérimentation électronique.

Elle montre qu’on peut parler d’émotions sans tomber dans la mièvrerie. Qu’on peut utiliser les machines pour amplifier l’humain. Qu’on peut allier poésie et modernité.


Une inspiration pour une nouvelle génération

Déjà, de nombreux jeunes artistes citent Zaho comme une influence. Elle incarne une forme de liberté : celle de ne pas choisir entre l’intime et le sonore, entre la fragilité et la force, entre la chanson et l’électro.


La place des femmes dans la scène électro-pop

Son succès est aussi un signal fort : de plus en plus de femmes s’emparent des machines, composent, produisent, façonnent des univers entiers. Zaho participe pleinement à ce mouvement, et son impact dépasse largement les frontières du pays.


Anecdotes et coulisses

  • L’enregistrement de l’album a été marqué par de longues sessions nocturnes, où Zaho retravaillait ses textes jusqu’à trouver “la phrase qui sonne juste”.

  • Certaines parties vocales ont été enregistrées en une seule prise, pour garder l’émotion brute.

  • Le morceau “Tristesse” a failli ne pas figurer sur l’album : jugé trop sombre, il a finalement été conservé pour sa force émotionnelle.

  • Les festivals ont joué un rôle déterminant dans son ascension, notamment les Vieilles Charrues et les Francofolies.


Pour les collectionneurs : le vinyle de La Symphonie des éclairs

Le vinyle de Zaho de Sagazan est rapidement devenu un objet convoité.La production analogique et les sonorités électroniques tirent particulièrement bien parti du support.


Conclusion

Zaho de Sagazan n’est pas simplement une artiste prometteuse. Elle est déjà une figure majeure de la scène française. Avec La Symphonie des éclairs, elle impose une vision artistique mature, sincère et profondément moderne.

Son mélange unique d’électro et de chanson, sa voix grave, sa présence scénique magnétique et son authenticité rare la placent au cœur d’une nouvelle génération d’artistes qui redonnent du sens à la musique.

Zaho ne chante pas pour plaire : elle chante pour vivre.Et c’est précisément pour cela qu’elle touche si juste.

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