DRIFT : le projet visionnaire de Renaud Letang qui réinvente la pop française
- Vinyles & Vintage
- il y a 14 heures
- 6 min de lecture
DRIFT, C'est quoi ? C'est qui ?
En 2025, une nouvelle étoile illumine la scène musicale française : DRIFT. Derrière ce nom mystérieux se cache Renaud Letang, ingénieur du son et producteur reconnu qui a travaillé avec les plus grands – de Feist à Philippe Katerine, en passant par Jane Birkin et Chilly Gonzales. Avec DRIFT, il décide enfin de sortir de l’ombre et de proposer un projet personnel, audacieux et collectif.
Le résultat ? Un premier album, At the Party, qui rassemble une constellation d’artistes et explore une musique hybride, entre disco pop, hip-hop futuriste, jazz naïf et dream pop. Un disque qui brouille les frontières, qui célèbre le groove et qui impose DRIFT comme l’un des projets les plus excitants de l’année.
Renaud Letang : l’ingénieur du son devenu artiste
Avant DRIFT, Renaud Letang est avant tout un architecte sonore. Depuis les années 1990, il façonne les albums d’artistes variés avec une maîtrise impressionnante des textures. Son nom figure sur des disques de Manu Chao, Bumcello, Philippe Katerine, Jane Birkin, Feist ou encore Chilly Gonzales.
Son studio est son royaume, et sa réputation dépasse largement les frontières françaises. Mais derrière ce rôle de producteur et d’ingénieur, Renaud Letang nourrit une envie : créer un projet qui lui ressemble totalement, libéré des contraintes, où il peut à la fois inviter, mélanger et réinventer.
C’est de ce désir qu’est né DRIFT dans les antres des studios Ferber.
La naissance de DRIFT : liberté et expérimentation
Pourquoi ce nom, DRIFT ? Parce qu’il exprime parfaitement l’idée de dérive musicale. DRIFT, c’est accepter de ne pas rester dans une case, de se laisser porter par les sons, les voix et les atmosphères.
Pas de frontières, pas de cases : chaque morceau est une surprise, un voyage.
Après des décennies passées à produire pour les autres, Renaud Letang décide de signer enfin un projet sous son propre nom. Mais plutôt que de rester seul, il imagine DRIFT comme un collectif mouvant, une fête musicale permanente où chacun apporte sa couleur.
At the Party (2025) : un premier album collectif et audacieux
En juin 2025, DRIFT dévoile son premier album, At the Party, sorti chez Animal63 / Believe
Ce disque de 14 titres et 42 minutes est une mosaïque sonore : chaque morceau est une surprise, chaque collaboration une rencontre singulière. Parmi les invités, on retrouve une liste impressionnante :
FEIST : douceur mélodique et folk aérienne
CONNAN MOCKASIN : ambiances psychédéliques et décalées
BENNY SINGS : pop lumineuse et groovy
CHILLY GONZALES : excentricité pianistique et humour décalé
JAMIE LIDELL : soul futuriste et énergie vocale
SAUL WILLIAMS : poésie, rap et intensité politique
VLADIMIR COSMA : la touche légendaire de la musique de film
PHILIPPE KATERINE : absurdité tendre et imagination pop
INFINITE BISOUS : atmosphères lo-fi et oniriques
JERRY PAPER : expérimental et coloré
CHUUWEE : flow hip-hop incisif et moderne
MEL D. : sensualité vocale et groove néo-soul
Chaque artiste apporte sa signature, et Renaud Letang tisse ces différences dans une cohérence remarquable.
Le morceau-titre “At the Party” donne le ton : une invitation à entrer dans un univers où la fête est autant une expérience sensorielle qu’un moment musical.
On y croise aussi “Papaya”, léger et entêtant, “Working on Me” aux accents R’n’B futuristes, ou encore “Cosmic Drift”, presque méditatif.
Le son DRIFT : entre groove et poésie
Ce qui frappe à l’écoute de At the Party, c’est la diversité des styles.
On passe d’une fête disco pop à une mélancolie jazz, d’un rap engagé à une dream pop éthérée.
DRIFT refuse la linéarité : c’est une musique de mouvements, de surprises, de détours. Le tout porté par une production soignée, élégante mais jamais figée.
On y retrouve l’empreinte de Renaud Letang : un travail minutieux sur le son, mais toujours au service de l’émotion. La musique respire, vibre, flotte… dérive.
Les morceaux phares de l’album
At the Party : une entrée en matière festive et collective.
Papaya : léger et solaire, parfait pour l’été.
Cosmic Drift : une ballade spatiale, presque méditative.
Working on Me : modernité R’n’B et sensualité.
Butterfly (rework) : clin d’œil aux années 2000 revisité avec une production nouvelle génération.
Chaque titre est pensé comme un instant capturé, une pièce d’un puzzle plus large.
Réception critique et place dans le paysage musical
Dès sa sortie, At the Party est salué comme un projet rafraîchissant et novateur. La presse souligne la richesse des collaborations, la liberté de ton, et l’originalité d’un disque qui refuse de choisir entre les genres.
Dans un paysage musical parfois formaté, DRIFT apparaît comme une bouffée d’air frais. Le disque est présenté comme une potentielle bande-son de l’été 2025, mais il a toutes les qualités pour durer bien au-delà.
Le collectif DRIFT : une force créative
La richesse de DRIFT vient aussi de son ouverture. Plutôt qu’un projet égocentré, Letang a choisi de faire de DRIFT une plateforme collective.
Chaque invité n’est pas là par hasard : Feist incarne la douceur mélodique, Katerine l’excentricité poétique, Saul Williams la puissance du verbe, Connan Mockasin la folie psyché. Ensemble, ils créent une polyphonie unique, une fête où chaque voix apporte sa singularité.
DRIFT en live : une expérience immersive
Si l’album séduit déjà sur disque, on imagine aisément ce que DRIFT pourrait donner sur scène. Entre concert live et performance visuelle, DRIFT a tout pour devenir une expérience immersive : jeux de lumières, projections, invités surprises, réinventions des morceaux en direct.
Le projet est pensé comme un espace en perpétuel mouvement, et la scène semble être son terrain de jeu naturel.
Perspectives et avenir du projet
L’avenir de DRIFT semble riche : des remixes, des DJ sets, des collaborations visuelles, peut-être même des suites à At the Party.
Renaud Letang a ouvert une porte créative qu’il ne refermera pas de sitôt. DRIFT n’est pas seulement un album : c’est une plateforme artistique, une invitation permanente à explorer.
DRIFT, la fête musicale de Renaud Letang
Avec DRIFT, Renaud Letang signe bien plus qu’un album. Il offre une philosophie musicale : l’idée que l’art peut être collectif, mouvant, libre.
At the Party est un disque généreux, qui mélange les genres et les sensibilités pour créer une œuvre à la fois dansante et contemplative. C’est une déclaration d’indépendance artistique, mais aussi un cadeau fait aux auditeurs : une fête ouverte à tous, où chacun trouve sa place.
DRIFT n’est pas seulement un projet, c’est une expérience, une dérive musicale qui redonne tout son sens au mot “créativité”.
Renaud Letang : un parcours entre globe-trotter et maître du son
Né dans les années 70 à Téhéran, Renaud Letang a grandi entre l’Indonésie, la France et le Venezuela, baignant très tôt dans la musique grâce à son père, multi-instrumentiste de jazz. Après son bac, il se forme au Studio Damiens, où il croise des figures comme Daniel Balavoine ou Vladimir Cosma, avant d’intégrer en 1989 le mythique studio Guillaume Tell, haut lieu fréquenté par Prince, Sting, Peter Gabriel, Yes, Ozzy Osbourne ou encore Jean-Jacques Goldman. Dès 1992, il choisit de s’installer aux Studios Ferber, où il signe et mixe certains des albums les plus marquants de la chanson française et internationale : Alain Souchon, Manu Chao (Clandestino, Próxima Estación: Esperanza), mais aussi Jean-Michel Jarre pour ses concerts monumentaux.
Au fil des années, Renaud Letang s’entoure d’une véritable famille musicale : d’abord avec les surdoués de la “nouvelle Internationale Pop” (Chilly Gonzales, Feist, Peaches, Mocky, Jamie Lidell), puis avec une seconde génération dans les années 2010 (Connan Mockasin, Infinite Bisous, Benny Sings). Passionné de hip-hop et de beats, il n’hésite pas à jouer lui-même sur les disques qu’il produit, comme sur Confessions de Philippe Katerine (2019). Pour lui, DRIFT est l’aboutissement d’un long cheminement : “Je ne voulais pas sortir un album de producteur, avec un morceau par artiste. Il fallait que je trouve qui j’étais vraiment et que mes amis musiciens m’adoubent.”
Comments